8 mai 2015

parallèle


Un jour, un psy me dessine sur un papier une ligne, comme le "fil" de l'humeur, et il me dit : 
"voilà disons que c'est sur cette ligne qu'on se sent bien, ensuite il y a ceux qui sont beaucoup en dessous, ou un peu en dessous, ou ceux qui passent de beaucoup dessous à beaucoup au dessus...  etc."                                             
Cela me laisse un peu sceptique...   après tout, que sait-on de ce qu'on ressent dedans? 
Comment mesurer la souffrance?  On peut tout à fait imaginer que la tristesse, comme la douleur, sont des sensations qui ne sont pas forcément proportionnel à combien on en souffre.  
Par exemple,  quelqu'un qui a connu des sensations de bonheur et d'entrain largement au-dessus de "la ligne', ne serait-il pas dévasté de se trouver ne serait-ce que sur  "la ligne"?  Alors que c'est l'état "normal" de beaucoup de gens? 
De même, il m'est arrivé plusieurs fois que des amies dans une mauvaise passe de leur vie s'en remettent aux anti-dépresseurs, et quand elles me racontent leur état je reconnais le mien du quotidien, avec grand étonnement d'ailleurs.  Je leur dis : " wao, ah bon?? Donc cet état là n'est pas l'état "normal" de tout le monde?? "  ..... " Ah ben NON," qu'elles me répondent, "moi, d'habitude je me sens serein, j'ai envie de faire des projets, je rigole , je suis heureuse.."
Ah ben ça alors... parce que moi, aussi loin que je me souvienne, leur état, décrit comme dépressif, est mon état de tout temps. Entre quelques éclaircies, et quelques gros trous noirs, ma vie n'a toujours été qu'une bataille contre l'angoisse et la tristesse. Mes actions des sortes de thérapie pour vaincre des angoisses qui reviennent toujours tôt ou tard.  
Mais je croyais que c'était  le lot de tous..
ben ça alors..

2 commentaires:

  1. Excellent reflexion/question chère "Aube".
    Il est des jours où nous ne sommes pas exactement le même entre le matin et le soir malgré ces moments où l'aube peut se confondre avec le crépuscule. Et il est tous ces jours où rien ne se passe alors la journée, elle, semble avoir tellement changé entre son debut et sa fin.
    L'homme s'habitue a tout je crois. Au pire comme au mieux. C'est juste une question de temps et tu le sais bien.
    Il faudrait (pas facile) glorifier ces moments où l'on choisit -même de maniere courte- de changer la donne.
    C'est un effort mais ça vaut le coup.
    Parfois.
    Et bien sûr ce ne sont que des mots, rien que des mots.

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    1. Merci
      C'est que l'on s'habitue à tout. C'est terrible ça. Ca complique pour faire la part des choses. Mais parfois on est obligé.De s'habituer.

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