18 mai 2015

écrire


Qu'est-ce que ça fait d'écrire?
Et qu'est-ce que ça fait de lire? 
La photo du moment :
J'ai fermé les fenêtres  pour m'isoler du brouhaha de la route, et de la chaleur.  Le ventilateur ronronne et fait bouger la grande teinture africaine sur le mur en face, en haut de mon petit lit. Ca fait un petit bruit  : clac clac. Tous les jours je soulève la teinture et regarde derrière pour être sûre qu'aucune araignée, cent-pieds ou cafard s'y cache.  Mais en ce moment 
dans l'appart, il y a juste un petit lézard; je l'ai vu ce matin à côté du frigo. 
...

Il faut que je continue ce journal "de bord".   ..De au bord, pas à bord. 
Je ne suis à bord de rien de tout, mais au bord oui, ça oui.
Aujourd'hui je me sens SDF.  Je n'ai plus de "home", chez moi, chez nous.  Ici, avec Bibiche, on habite un petit meublé de tourisme; c'est comme être à l'hôtel, en attendant. Nos affaires entassés dans un coin sont restés dans les cartons.
En attendant quoi?
Je me suis recouchée sur le canapé ce matin. Dehors les bruits de la route. Dedans celui du frigo.
Pas le courage d'affronter le monde, la vie.
En vie de rien.

On va venir en France en juillet. Mais on va où? Chez qui?
Il n'y a personne qui se réjouit de nous voir.

au lieu de

arrive-t-on jamais chez soi?




écrit


je me demande si
je suis ce que j'écris
ou si j'écris
tout ce qui ne me suffit
à ce que je suis

      ?


8 mai 2015

parallèle


Un jour, un psy me dessine sur un papier une ligne, comme le "fil" de l'humeur, et il me dit : 
"voilà disons que c'est sur cette ligne qu'on se sent bien, ensuite il y a ceux qui sont beaucoup en dessous, ou un peu en dessous, ou ceux qui passent de beaucoup dessous à beaucoup au dessus...  etc."                                             
Cela me laisse un peu sceptique...   après tout, que sait-on de ce qu'on ressent dedans? 
Comment mesurer la souffrance?  On peut tout à fait imaginer que la tristesse, comme la douleur, sont des sensations qui ne sont pas forcément proportionnel à combien on en souffre.  
Par exemple,  quelqu'un qui a connu des sensations de bonheur et d'entrain largement au-dessus de "la ligne', ne serait-il pas dévasté de se trouver ne serait-ce que sur  "la ligne"?  Alors que c'est l'état "normal" de beaucoup de gens? 
De même, il m'est arrivé plusieurs fois que des amies dans une mauvaise passe de leur vie s'en remettent aux anti-dépresseurs, et quand elles me racontent leur état je reconnais le mien du quotidien, avec grand étonnement d'ailleurs.  Je leur dis : " wao, ah bon?? Donc cet état là n'est pas l'état "normal" de tout le monde?? "  ..... " Ah ben NON," qu'elles me répondent, "moi, d'habitude je me sens serein, j'ai envie de faire des projets, je rigole , je suis heureuse.."
Ah ben ça alors... parce que moi, aussi loin que je me souvienne, leur état, décrit comme dépressif, est mon état de tout temps. Entre quelques éclaircies, et quelques gros trous noirs, ma vie n'a toujours été qu'une bataille contre l'angoisse et la tristesse. Mes actions des sortes de thérapie pour vaincre des angoisses qui reviennent toujours tôt ou tard.  
Mais je croyais que c'était  le lot de tous..
ben ça alors..

2 mai 2015

Sans

L'ambition me fait défaut.
l'ambition m'a toujours fait défaut.
Comment aller dans la vie sans ambition?
je ne sais pas en fait.
C'est quoi le contraire de l'ambition?
Si je le savais je saurais ce qui ne me fait pas défaut.
A moins que...