21 mars 2013

printemps


Les merles chantent à coeur joie. Ici on n'entend que ça, et le vent.
Je me rappelle qu'à cet endroit j'emmenais la Bibiche autrefois. Il fallait l'aider, la soulever et la pousser, pourqu'elle aussi puisse jouer à grimper sur la maison en bois, la balançoire, ou sur les premieres marches du toile d'araignier en corde bleue et noire.
Maintenant, elle a 14 ans, on fait le chemin à pied, ensemble à moitié, et c'est seule qu'elle poursuit, avec des petit pas pressés, un peu malàdroite, et mal à gauche, à la cheville.  Je la vois s'éloigner ainsi, puis à distance discrète je la suis, telle une detective, pour être sûre qu'aucun mal ne lui arrive.
Ca y est la voilà à bon port, et son père sort, pour la cueillir.
A 14h30 ça va, il n'est pas encore ivre mort, et moi j'ai 2 heures de loisir. Ca passe très vite: dehors, à marcher, et puis, allongée au soleil, les yeux fermés... à rêver
 encore, d'évasion et même de fuite. Mais moi je suis grande et Bibiche petite.  Elle n'a pas d'amis, mais quand elle marche dans l'herbe elle évite les marguérites. Puis elle s'arrête aux arbres, caresse les feuilles qui viennent de naître, et y colle un bisou. Elle m'émerveille et m'inquiète. Je voudrais que pour elle le monde soit doux, que ne jamais plus elle souffre.
Elle tient mes chaînes et ma raison d'être.

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